• Comme nous aimerions avoir cette sagesse, ce recul, ce détachement.

    C'est tout le contraire chez nous. L'angoisse ne cesse de monter dès  les premières vigilances météorologiques, dès que le ciel se fait menaçant, dès les premiers grondements dans le lointain...l'estomac  serré, la gorge nouée, nous regardons les éléments se déchainer et nous craignons pour nos vignes, mais aussi pour toutes les autres ici ou ailleurs, pour toutes les cultures. Nous sommes tous dans le même bateau!

    Prendre du recul...

    La vie nous a appris à le faire. Nous pleurons tous les jours des parents, amis partis trop vite, trop tôt, la maladie nous a  fait mettre un genou à terre, les épreuves n'ont pas épargné nos familles...

    Et loin de nous l'idée de faire du "nombrilisme", nous avons conscience  des millions de personnes luttant au quotidien pour survivre, des hôpitaux  surchargés de malades livrant une bataille de  chaque instant -lorsqu'ils ont accès aux soins-, nous savons les civils,  victimes tous les jours de conflits armés aux quatre coins du monde, les droits de l'homme bafoués   chez nous comme ailleurs, l'intégrisme religieux, politique grossissant en se nourrissant de la haine de l'autre, la pollution, le gaspillage, notre avidité de consommation engendrant des désordres, des dégâts irréversibles...

    Nous pourrions continuer longtemps cette litanie...   

    Alors que sont nos 44 hectares balayés par un orage de grêle (DES orages de grêle en l'occurrence) au milieu de ce amer constat...

    Ils sont... NOTRE REALITE, NOTRE QUOTIDIEN, NOTRE VIE... Après avoir craint le pire, constatés les dommages, nous avons toujours trouvé l'énergie, la force (nous ne savons pas où)  pour recommencer, repartir.

    Mais à aujourd'hui cela s'apparente à de l'acharnement thérapeutique! Voilà maintenant 4 années que nous subissons : 2009, 2011, 2013, 2014. Rien à faire contre le vent, la pluie, la grêle ...   attendre impuissants que cela cesse, évaluer les pertes...et attendre la prochaine fois! Voilà dans quel état d'esprit nous nous trouvons. C'est "tombé" tellement de fois maintenant en si peu de temps, que nous pensons que cela ne s'arrêtera pas... et ce qui se passe ailleurs, partout en France ne nous rassure pas. C'est le même constat. 

    Lors de nos études, nous avions appris qu'un vigneron "perdait" en moyenne une récolte sur 10 en prenant en compte toutes les catastrophes météorologiques possibles : le gel, la grêle, la sécheresse, la pluie. Nous sommes loin du compte à aujourd'hui! Et les prévisions pour les prochaines années ne sont pas optimistes : plus de catastrophes météorologiques, des saisons qui se ressembleront, des étés inexistants... rien pour mener à bien notre but, tout simplement : ramasser des raisins murs et sains!!!

    Nous pensons qu'il ne sera plus possible de faire une viticulture durable, pérenne, artisanale, sur certains terroirs...comme les nôtres!

    Neuvième génération de vignerons, serons-nous celle qui "jettera l'éponge" trop épuisés de mener une bataille perdue d'avance? Serons-nous celle qui ne pourra plus vivre de ses vignes alors qu'elles ont nourri depuis   plus de 250 ans nos aïeuls? Serons-nous la dernière pour cause d'avenir plus qu'incertain? 

    Une chose est sûre nous sommes la première  à payer les conséquences du déséquilibre climatique.


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    Cela s'est bousculé ce samedi matin: ramasser les parcelles de Cabernet et Préssac que nous dédions cette année à nos Rosés et Clairets, finir de vendanger  celles trop touchées par la grêle. La maturité technologique est là, il y a un vrai potentiel dans ces jus. Voilà pour la partie à proprement parlée du ramassage.

    Mais en même temps que les tombereaux arrivaient,   il fallait s'occuper des jus rentrés les jours précédents. Les trois couleurs sont maintenant présentes dans les chais, avec un travail spécifique pour chacune...et un casse-tête chinois pour nous!

    Les blancs ramassés en début de semaine, commencent tout doucement leur fermentation. Nous surveillons régulièrement leur température. Et nous avons entonné nos barriques pour notre cuvée L'ENTRE 2. Les jus ramassés vendredi sont débourbés. Voilà pour le travail des blancs.

    Les rosés, une fois pressés sont refroidis. Une telle manœuvre nous prend du temps.

    Les parcelles de merlot ramassées vendredi comme ce samedi, ont droit à un premier remontage d'homogénéisation.

    Un jour bien remplie, à courir sur tous les fronts dans tous les chais, à  monter en haut des cuves  des dizaines de fois, à penser et repenser  chaque manipulation de peur de commettre une erreur dans la précipitation, nettoyer et re-nettoyer le sol  et tout le matériel ... c'est dans ces moments là que je souhaiterai avoir les attributs d'une divinité hindoue.

     

     


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    Une fois de plus nous avons subi les "foudres" de la météo. Deux soirées sous des orages violents en milieu de semaine. Plus de 60mm de pluie, et de la grêle jeudi soir.

    Difficile de rebondir,  de garder les idées claires, de déprogrammer et reprogrammer les journées à venir  et de "repartir" après de tels évènements. Tenter d'appréhender toutes les problématiques, envisager les solutions à notre disposition, puiser une énergie folle pour ne pas renoncer et n'ayant  pas le choix ... mener à bien ces vendanges 2014!

     

    SHOW MUST GO ON !  3ieme Jour

      Retour des pressoirs pour continuer nos blancs.

    Ce matin nous avons ramassé nos Sémillons et Muscadelles, avec quelques heures d'avance sur notre programme initial. Il était préférable de ne pas attendre après toute la pluie tombée. Tous nos blancs sont rentrés, "ça, c'est fait!!!!".       

    Nous avons débourbé deux fois les jus ramassés en début de semaine : laissés dans nos cuves plusieurs heures les particules en suspension se déposent. Nous pouvons alors  séparer le jus "clair" et ces bourbes. Une fois cette opération effectuée nous pouvons lancer la fermentation en laissant remonter la température naturellement. Nous restons sur nos premières impressions : les jus sont très prometteurs.

    Ensuite, toujours pas prévue à notre planning, nous avons ramassé quelques parcelles qui ne pouvaient pas attendre après la grêle. Les jus sont superbes avec déjà des degrés élevés. Nous nous rassurons :  c'est UN MOINDRE MAL d'avoir ramasser avant l'heure ces raisins. Sur d'autres parcelles ayant reçu des impacts mais avec beaucoup moins d'intensité et de régularité, nous avons saupoudré de l'argile pour cicatriser les baies. Nous espérons pourvoir attendre, si le ciel le veut... 

     

    Une troisième journée de vendanges qui s'achève, difficile moralement, qui nous a demandé beaucoup d'énergie... Aujourd'hui nous continuons avec nos rosés et clairets, si tout va bien! Une nouvelle journée qui s'annonce!

    SHOW MUST GO ON !  3ieme Jour

    La Mothe du Barry Samedi 20 Septembre


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  • Cela faisait déjà quelques jours que nous entendions au loin les bruits si reconnaissables des machines à vendanger. A notre tour nous sommes entrés dans la danse.

     

    Ouverture du bal. 1er et 2ieme jour

                           Une première pour notre plante

      

    Nous avons commencé à ramasser nos Sauvignons hier et finirons aujourd'hui. Les autres cépages en blanc peuvent et doivent  attendre encore quelques jours. Pour préserver les arômes et ne pas dépenser trop d'énergie, nous commençons à la "fraiche" pour s'arrêter en fin de matinée lorsque les températures deviennent trop élevées.

    Sitôt ramassés et pressés, les jus sont descendus à 5° et maintenus à cette température. Cela bloque le début des fermentations et permet un débourbage statique.

     

     

    Ouverture du bal. 1er et 2ieme jour

    Pressoirs pneumatiques

      

      

    Les premières dégustations montrent des jus très aromatiques, des sauvignons très expressifs.

     

     

    Voilà nous y sommes, cette période, pour laquelle nous travaillons toute l'année, est arrivée... nous l'avons redouté, tant l'été plus que maussade, nous avait fait craindre le pire. Nous attendions TOUT de septembre, sans beaucoup d'espoir, pourtant jusqu'à présent il n'a pas failli... au contraire. Nous espérons encore pour nos rouges, si nous pouvions attendre jusqu'à la fin du mois ...mais ceci une autre histoire que nous écrirons dans nos chais dans les prochains jours.


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