• + D'UNE RIVE A L'AUTRE +

     

     

     

    Pas d'histoire ramenée de nos voyages outre-Atlantique, mais de celles qui se racontent de l'autre côté de la rivière, C'est comme cela que nous nommons ce village perché depuis cette rive-ci de la Dordogne!

    Nous voulons dire à SAINT-EMILION. 

    La sortie d'un livre a déterré la hache de guerre, on y parle de "magouilles", de personnages haut en couleur ayant outrepassés leurs responsabilités, de juge et partie, de querelles de clochers, ... de choses si près d'ici et pourtant si loin.

    Nous n'avons pas lu ce livre, pas assez de temps pour lire les livres choisis, désirés depuis des semaines, alors celui-ci à l'odeur de soufre, pour la bonne ou mauvaise cause, avec ses informations officieuses ou officielles, ses enquêtes à charge ou pas...pas le temps et surtout pas l'envie!

    A aujourd'hui ce qui se passe sur l'autre rive, ne nous touche plus, n'a plus d'influence sur nos marchés, sur notre image de marque...nos wagons ont décrochés de cette locomotive que pouvez être ces appellations si prestigieuses, et qui, il y a encore 10 ou 15 ans  peut-être, nous tirées vers le haut avec elles. A aujourd'hui le delta entre notre prix de vente et le leur est tellement important qu'il n'y a plus aucun lien, aucune synergie.

    Nous ne jouons plus dans la même cour, faisons- nous encore le même métier... je ne sais plus!

    Si ce livre a fait la Une de plus d'un blog, le sujet de plusieurs articles dans la presse, "l'honneur" de journaux télévisés, je suis certaine que de nombreux vignerons dans tous la Gironde n'en ont jamais entendu parler, tellement nous sommes loin de ce monde. 

    Nous nous BATTONS tous les jours pour la survie de nos exploitatons, pour calculer comment réduire nos coûts de production sans entacher la qualité de nos vins, comment se passer une année encore d'un  investissement pourtant nécessaire,  pour trouver de nouveaux marchés (quêtes presque impossible aujourd'hui), pour conserver nos marges qui se réduisent comme neige au soleil, pour maintenir nos prix de vente qui dans un marché ultra-bataillé sont attaqués de toutes parts, pour lutter contre une industrialisation de notre métier, pour nous remettre de la grêle qui a encore frappé  cette été comme déjà 3 fois ces dernières années, ...

    Alors je vous le dis, nous n'avons que faire de ces manigances, de ces complots, de c'est "toujours plus"...qu'ils s'étripent entre eux, qu'ils s'insultent, se menacent, se trainent en justice , ou de je ne sais quoi... nous n'avons pas le temps de nous arrêter pour les entendre, les regarder ou les comprendre. Nous ne devons pas nous arrêter, sans quoi nous mourrons de n'être plus en mouvement, ne pas s'arrêter pour survivre, tout juste survivre à un année de plus, à un millésime de plus.

     


    votre commentaire
  •  

    + DE RETOUR +

    Voilà maintenant plus d'une semaine que nous avons posé nos valises...avec le soleil, après 15 jours passés outre-atlantique sous la neige à promouvoir nos vins. Le décalage "digéré" il nous reste  une multitude d'images  accrochées à notre mémoire, un peu nostalgiques que nous sommes de ces jolis moments.

    Ce fût un très beau voyage, très riche en rencontres, en découvertes, d'echanges autour de nos vins et de beaucoup d'autres!

    Tout d'abord Québec et les succursales de La Société des Alcools (SAQ) dans lesquelles nous avons été à la rencontre des conseillers en vente: très intéressés, souvent passionnés, de plus en plus "pointus" et toujours accueillants. Que de belles paroles "bues" au moment des dégustations de notre Bordeaux Supérieur : un Merlot heureuxun briseur de glace (nous n'avons pas les même références selon les latitudes...), ramenant les consommateurs "boudeurs" vers cette appellation, l'ambassadeur des Bordeaux pour ces conseillers souvent déçus par les vins de négoce (en grande majorité) présents sur les rayons, standardisés, chers... Vous comprenez pourquoi le retour fût difficile et pourquoi nous ne voulions pas les quitter!!! 

    lorsqu'ils aiment ils le font savoir!

      

    ... le montrent...

      

    ...le montrent encore!

     

     

     

    Sincèrement soyez tous ici remerciés : c'est vous tous les veritables ambassadeurs de nos vins, ainsi que toute l'équipe du Maitre de Chai, notre agent, qui elle aussi, tous les jours parle de nos vins, de notre travail. Que nous sommes chanceux!!!

      

     

    Francis, Frederic, Jean-philippe (le plus studieux!), Jean-Francois et Karine cachée, il manque Jasmin resté à Quebec.L'équipe  "terrain" du Maitre de Chai.

      

    Et puis nous avons rejoint Washington D.C, autre marché, autres consommateurs, autres circuits de distribution mais tout autant important pour nous (de part notre chiffre d'affaire et les liens qui nous avons avec  notre importateur). A peine installés, nous avions un "tasting" comme ils disent. Quelques heures à faire gouter nos vins par le vigneron "himself" dans une épicerie fine, spécialisée en fromage et charcuterie italienne, restaurant et cave. Toujours des endroits improbables où des bouteilles, beaucoup de bouteilles se vendent!

     

    C'est nous!!!

    Nous avons parcouru là aussi de nombreux kilomètres pour rendre visite à un maximum de clients. Travail de fourmis qu'accomplit toute l'équipe de notre importateur, les ventes se font en cartons (1 ou 2) et tout est à refaire chaque semaine: re-pousser des portes, faire déguster ou re-déguster, négocier ou re-négocier...et nous, nous expédions des milliers de bouteilles!!

    Le marché des vins y est inondé de bouteilles arrivées de la terre entière. Lors d'un rendez-vous dans un des plus grands Whole Food de Washington D.C en attendant le responsable, nous avons fait un petit jeu: compter les facing du rayon vins. 980 bouteilles étaient étalées, et dans cette marée d'étiquettes plus bariolées les unes que les autres, 25 bouteilles de Bordeaux, toutes appellation confondues. Oui, vous avez bien lu, toutes appellations confondues : Bordeaux, Bordeaux Supérieur, Médoc, Entre2Mers, Saint-Emilion, Graves...,et nous,  nous en avions 4! De quoi se sentir petit, tout petit et ne plus considérer notre nombril comme le centre du monde! Pour nous c'est chose faite depuis longtemps!

      

     

    le rayon du Whole Food "etudié"

      

    Visite "obligée" chez Tony que nous visitons depuis 10 ans!

     

    Là encore le rapport qualité/prix a été très souvent salué, surement la clé de notre succès (tout relatif)!

    Ici aussi, nos vins sont appréciés,  notre venue l'est toujours aussi, que demander de  plus pour récompenser notre travail!!  Nous reviendrons, c'est certain, comme nous le faisons maintenant depuis 10 année, parce que notre importateur a besoin de notre présence régulièrement et parce que notre moral en a besoin aussi... cela se nomme une BELLE COLLABORATION!

     


    votre commentaire
  • PETITE ESCAPADE au delà des mers...

    Pour parler de nos vins, faire découvrir ou redécouvrir notre vignoble, faire goûter les nouveaux millésimes arrivés depuis peu, signer des étiquettes (cela peut surprendre, la première fois nous le fûmes...ensuite on s'habitue, non jamais!!!), épauler quelques jours nos ambassadeurs en Amérique du Nord, et démontrer qu'il y a encore quelque chose à défendre dans nos appellations qui n'en sont plus!

      

    Alors que la musique commence :

      

      

      

    En pensant à cette chanson nous verrons surement différemment cette ville, avec plus d'enthousiasme que nous en avons avant notre départ!

      

    et aussi

     

    Là c'est "correct" ... La cousine de Paris... C'est tellement vrai et en même temps tellement différent et sous la neige dans le froid : une première pour nous!

     

    Deux semaines qui seront riches de rencontres, où nous allons apprendre encore et toujours sur ces marchés si loin et si différents des nôtres, nous rendre compte du travail "titanesque" (s'il y avait encore besoin) de nos agents dans ces pays. Un vrai dépaysement.

      

      


    votre commentaire
  •  

      

     

     

      

      

     

    C'est exactement le sentiment que nous avons éprouvé... et qui est toujours présent, en apprenant que nous ne serions pas remboursés après la grêle de cet été.

    Stupeur et tremblements... pas au Japon mais à La Mothe du Barry, Panique...pas sur la ville, dans notre bureau!!!

    Trois ans que nous versons presque 10 000 euros de primes d'assurances chaque année (même si une partie de ces sommes sont subventionnées cela fait une sacrée somme), nous grêlons à 98% (estimation de l'expert) sur 7 hectares et RIEN, PAS UN CENTIME D'EURO!!!

    Alors comment vous dire???

    OUI, nous avons grêlé deux fois: le 2 Aout et une nouvelle fois lors de  cette annonce.

    Respirons, relativisons, soyons zen, essayons du moins,...                                           

    - non, notre assureur n'est pas un escroc, 

    - oui, à aujourd'hui il nous faut un avocat à chaque signature de contrat ...cela tombe bien nous en avons eu dans la famille!      

    - pensons aux copains qui eux ont tout perdu, 100% ou presque de leur vignoble et sans assurance, 

    - oui... mais eux ils ont encore cette somme qu'ils n'ont pas versé aux assurances,  

    - non, non, non, leur situation n'est pas enviable, de loin!!!

    Vous imaginez un peu les dialogues de sourds que nous avons eu avec...nous-même. 

      

     

    En 2009 notre vignoble faisait partie des 15 000 hectares dévastés un 13 mai, comme tous ceux de notre commune et de bien d'autres. Nous avions pris conscience à partir de ce moment-là qu'il était IMPERATIF, VITAL d'assurer son outil de production malgré les prix.

    Alors nous avons pris la totale, la "MULITRISQUES"...  s'il ne grêlait, il pouvait geler, nous pourrions connaitre une sécheresse (nous en sommes loin, mais on ne sait jamais!), prévenons tous les fléaux assurables pour ne pas revivre cette situation, de toutes les manières, notre banque ne nous le permettrait pas.   Et contre une invasion de criquets avez-vous quelle chose monsieur l'assureur???   

    Alors certains d'être couverts au maximum, nous étions confiants, enfin presque, car nous ne souhaitions en aucun cas qu'une catastrophe arrive, et puis, avec les assurances ...on ne sait jamais!

    Mais là, maintenant nous savons! Nous étions assurés sur le CAPITAL TOTAL du vignoble (point que nous n'avions absolument pas intégré à la signature du contrat) avec une franchise de 25% choisie consciemment pour faire baisser la prime. Nous pensions avoir une franchise de 25% à la parcelle et c'est là toute la différence, énorme à notre niveau et qui fait que nous ne touchons RIEN.

    Bon, nous avons payé pour voir... et perdu mais après avoir compris le mécanisme, nous ne comprenons pas pourquoi, c'est ce type d'assurances qui est proposé à aujourd'hui aux vignerons, plébiscité par nos instances, par nos banques ... alors qu'elles ne sont ABSOLUMENT PAS adaptées à nos exploitations. Alors d'accord, nous sommes assurés...sur le papier en fait. Cela  nous permet d'avoir droit à des prêts bonifiés, c'est une condition rédhibitoire pour déposer une demande de subvention, mais pas d'être remboursé lors d'un pépin climatique sur l'une partie de notre vignoble! La belle affaire! 

    Morale de la fable ou de la blague ... il faut étudier toutes les combinaisons avec votre assureur, cela lui prendra du temps mais c'est juste son boulot de vous conseiller au plus juste et d'adapter son offre à vos besoins:

    Assurance des capitaux à la parcelle ou du vignoble entier, franchise à 10%, 20% ou 25%, dissocier la grêle des autres préjudices, séparer les appellations et leurs couvertures. Tout est possible. Seule question : quel est le préjudice qui mettrait en danger votre exploitation et à partir de là, étudier, étudier ...et signer car  nous NE CESSONS de le répéter à aujourd'hui il n'y a  pas d'autres solutions pour des petites structures comme la nôtre, sans stock, et ni trésorerie.

    Un vigneron qui se pensait couvert et qui était à poils!

      


    votre commentaire
  • + Un peu d'humilité +

    Fin de semaine dernière, un château dans le Médoc  annonçait qu'il ne sortirait pas  son premier vin en 2013. Volée de bois verts pour lui..., l'investisseur vilipendé, décision purement marketing pour faire le buzz, sabotage du millésime, licenciement demandé pour le maitre de culture et même le maitre de chai...

    Nous, face à une telle décision, nous ne pouvons que rendre hommage au courage difficile (comment penser qu'une telle décision se fasse à la légère et n'ait pas des conséquences désastreuses sur la comptabilité du vignoble) et à l'honnêteté de ces personnes. Leur standard de qualité, pour un tel vin, n'est pas atteint en 2013, c'est tout! 

    Nous n'avons pas été longtemps à l'école, pas d'étude d'ingénieur agronome, ni d'oenologue, ni de cadre supérieur..., seulement quelques années sur les bancs et surtout 28 millésimes qui nous appris que le postulat auquel nous ne pouvons déroger est qu'il  faut des raisins sains et mûrs pour commencer à prétendre "faire bon". Alors de deux  choses l'une, soit les vignes de certains étaient sous d'autres cieux,  peut-être à l'intérieur ... mais comment ont-ils fait pour ne pas avoir subi les mêmes aléas météorologiques que notre vignoble et que celui dont nous parlons  à l'autre bout du département.

    Pas de flagellations, ni de pensées sado-maso chez nous, nous avons communiqué pendant des semaines, avant les vendanges : il fallait laisser la chance à ce millésime, le laisser naitre et ne pas le condamner à priori. Mais à aujourd'hui il n'est pas incorrect de dire qu'il nous a manqué à tous 7, 10, 15 jours pour atteindre la maturité optimale. S'il fallait trouver un nom d'une cuvée en 2013 se serait : LA CUVEE MOINS 15!

    Alors oui, en faisant des coupes franches dans nos cuves, en adaptant l'élevage, nous pourrons sortir une cuvée qui tiendra la route, mais nous ne produirons pas notre CUVEE LE BARRY (notre grand vin à nous!!!), chez nous non plus, la qualité attendue dans cette bouteille n'est pas là, et p..... que nous aimerions dire le contraire et offrir à nos clients le top! Mais ce n'est pas le cas, et ce n'est pas le vigneron qu'il faut blâmer, il n'a pas fauté ni failli, seulement depuis le printemps nous avons connu des conditions météorologiques difficiles, "extra-ordinnaires" voir tragiques qui ne nous ont pas permis de rentrer des raisins sains et mûrs!

    Et même s'il y a des micro-cuvées plus qu'honnêtes ça et là, quelques barriques qui sortiront du lot (nous côtoyons de nombreux vignerons, fournisseurs, courtiers continuellement dans le vignoble, pas l'un d'entre eux nous a parlé d'un chai rempli de superbes cuves), ce millésime sera pas celui du siècle, là nous pensons que nous sommes tous d'accord, ni un bon millésime malgré les efforts et le travail de tous  à la vigne et au chai. 

     

      


    votre commentaire